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Membres honoraires


Membres honoraires

L’Association peut décider à une assemblée des membres, sur proposition du conseil d’administration ou d’un·e de ses membres, de décerner à toute personne reconnue pour les services rendus à l’Association, ou à l’industrie du livre ou pour toute autre raison le justifiant, le titre de membre honoraire.

Les membres honoraires peuvent participer aux activités de l’Association et assister aux assemblées des membres. Ils n’ont pas le droit de vote et ne sont pas éligibles au conseil d’administration.

Conseiller, vendre, assurer la permanence dans un espace restreint, mais rempli : de livres, de clients, d’histoires, et de tant d’autres éléments qui, une fois réunis, créent bien plus que la somme de leurs parties. Le succès de la Librairie du Square reflète ce qu’une librairie doit être : un lieu d’effervescence où des personnes, sous prétexte d’acheter un livre, participent à quelque chose de plus grand. À l’image de la Librairie Tranquille en son temps, les trente premières années de la Librairie du Square marquent un chapitre important de l’histoire de Montréal.

Michel Tremblay, Dany Laferrière, Gaston Miron, Pierre Foglia, Robert Lalonde et Gilles Carle : tous des clients réguliers ou occasionnels, ayant certainement contribué à sa renommée. Mais c’est avant tout la libraire elle-même, Françoise Careil, qui en demeure l’âme. Pendant 30 ans, elle a exercé son métier avec des principes simples : des livres qu’elle aimait, une proximité avec les lecteurs, des échanges sincères et une connaissance approfondie de son métier. Son humilité la poussait souvent à dire qu’elle n’avait rien accompli d’exceptionnel. On pourrait presque être d’accord, si ce travail, réalisé sans éclat ni fanfare, n’avait abouti à un résultat de taille : pour beaucoup, elle et sa librairie incarnent le modèle même de la librairie et du libraire.

Francine Déry est née à Trois-Rivières en 1943, une ville qui semblait la prédestiner à devenir poète. Active dans le milieu du livre depuis 1972, elle a notamment travaillé aux Éditions Hurtubise HMH, aux Presses de l’Université du Québec et à l’Association des éditeurs canadiens, où elle a occupé le poste de secrétaire générale de 1979 à 1986. À plusieurs reprises, elle a représenté cette association lors de foires internationales et de salons du livre à Francfort, Bruxelles, Paris et Varsovie. En 1992, elle a également représenté l’Union des écrivaines et des écrivains québécois au Salon du livre de Genève.


Entre 1987 et 2001, Francine Déry a été responsable du Service de recherche bibliographique de l’Association des libraires du Québec, tout en menant des travaux de rédaction et de révision pour cette même association ainsi que pour plusieurs maisons d’édition québécoises. Elle consacre aujourd’hui l’essentiel de son temps à la création littéraire. Depuis 1978, elle a publié de nombreux textes dans des revues culturelles et littéraires telles que Hobo-Québec, Liberté, Estuaire, Les Cahiers de la femme, La Nouvelle Barre du jour, Possibles, Arcade, Le Sabord, ainsi que dans des publications étrangères comme Actuelles et Sud.


En 1979, son recueil de poésie En beau fusil a été finaliste pour le Prix de poésie Émile-Nelligan. Elle a également été membre du jury de ce prix en 1988 et 1989, avant d’en assumer la présidence en 1990. Francine Déry est membre de l’Union des écrivaines et des écrivains québécois.

Hélène Gauthier-Chassé est originaire de Lorrainville, au Témiscamingue. Après des études collégiales à Saint-Hyacinthe, elle a obtenu une licence en lettres de l’Université de Montréal, un diplôme de l’École normale supérieure de l’Université Laval et une maîtrise en études françaises de l’Université McGill. Très tôt, elle s’est passionnée pour les livres et la lecture. Elle enseigna la littérature au Collège et à l’Université du Québec à Rimouski, publia À diable-vent. Légendaire du Bas-Saint-Laurent et de la vallée de la Matapédia aux Éditions Quinze, devint libraire, anima des émissions de radio communautaire sur la poésie et la musique classique, et écrivit des critiques littéraires pour diverses revues. Elle fut également chroniqueuse littéraire à CJRB (Radio-Canada Rimouski) et à l’émission Interaction, produite par Radio-Québec.


En 1978, elle acheta la petite librairie Blais de Rimouski, qu’elle transforma en la première et seule librairie de fonds à l’est de Québec, lui conférant ainsi une renommée provinciale. Elle fut présidente de l’Association des libraires du Québec de 1983 à 1984, professeure au Séminaire de librairie de 1984 à 1987, membre de jurys pour les bourses de création au ministère des Affaires culturelles du Québec et pour les subventions aux éditeurs du Conseil des Arts du Canada (1983-1990). Elle participa également aux tables concertantes sur l’industrie du livre de 1993 à 1995.


Après 17 ans de vie de libraire et d’engagement culturel en région, elle vendit sa librairie en 1995 pour s’installer à Montréal, espérant profiter d’une semi-retraite qui lui permettrait enfin de se consacrer à l’écriture d’un roman. Cependant, l’appel de la librairie se fit à nouveau sentir, et elle travailla aux côtés de Madame Élisabeth Marchaudon à la librairie Hermès, puis à la librairie Olivieri.

 

Marc Gingras était un véritable libraire, incarnant une passion et un engagement exemplaires dans son travail, sans chercher ni recevoir d’honneurs ou de titres particuliers. S’il n’a ni écrit, ni publié, ni siégé sur des comités prestigieux, il a néanmoins laissé une empreinte culturelle forte au Saguenay tout au long de sa carrière, entièrement consacrée à ce miracle quotidien : la rencontre entre un livre et son lecteur. Bien que les livres d’histoire de la littérature au Québec ne mentionnent probablement pas cet « Henri Tranquille » du Saguenay, l’Association des libraires du Québec tenait à lui rendre les honneurs qu’il mérite.

Sollicité par le père Paul-Aimé Martin, Georges Laberge a débuté sa carrière en 1959 comme gérant à la librairie Fides de Saint-Boniface, au Manitoba. Il quitta sa région natale pour s’établir à Québec, où il dirigea les Presses de l’Université Laval de 1966 à 1972. De 1972 à 1978, il développa ce qui deviendra le premier réseau de librairies de langue française au Canada : les librairies Garneau.


Georges Laberge travailla sans relâche pour rendre le livre plus accessible. En 1978, à la demande du Conseil des Arts du Canada, il créa la première Semaine nationale du livre et mit sur pied le Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ). À la fin de ce mandat, en 1981, il acquit la maison de distribution Bordas Dunod Montréal inc., renommée Diffulivre. Ce diffuseur se démarqua notamment par la fondation des Éditions du Trécarré.


Fort de son expertise, il joua un rôle clé dans la relance de l’Association des distributeurs exclusifs en langue française (ADELF) en 1998. En reconnaissance de son apport, le tournoi de golf annuel de l’ADELF porte aujourd’hui son nom. De plus, le prix Fleury-Mesplet lui a été décerné pour souligner sa contribution à l’édition québécoise. Georges Laberge s’est éteint auprès de sa famille le samedi 13 février 2010, après un long combat contre le cancer. Il fut un grand pionnier du milieu du livre québécois et canadien.

Reconnu pour ses talents d’initiateur de projets et réputé pour son attitude de fonceur, Denis LeBrun a fondé la librairie Pantoute en 1972, dont il a assuré la direction jusqu’à sa vente aux employés en 2014. En 1980, il a cofondé le magazine Nuit Blanche, qu’il a dirigé jusqu’en 1990. Il a également été directeur du Salon du livre de Québec dans les années 1990, où il a initié le jumelage entre les salons du livre québécois et français. En 1999, il a créé, avec Stanley Péan, le journal Le Libraire, puis la coopérative des Librairies indépendantes du Québec (LIQ), qu’il a dirigée jusqu’en 2010. Plusieurs de ces initiatives ont été récompensées par le Prix Ville de Québec dans le cadre des Prix d’excellence des arts et de la culture.


Sur le plan personnel, Denis LeBrun a remporté le Prix du développement culturel et a été nommé Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres de la République française. Cofondateur des Éditions Pantoute, qui ont publié sept livres, il a également cofondé et dirigé les Éditions Nuit Blanche, devenues les Éditions Nota Bene. En 1981, il a publié le livre Champignons du Québec et de l’est du Canada (Nuit Blanche Éditeur, 1988). Enfin, il a instauré la création de causeries littéraires, d’émissions de radio sur le livre et, en collaboration avec Stanley Péan, a produit l’émission télévisée hebdomadaire Au Pied de la Lettre sur Télécomm 9.

Jeanne Lemire est une figure incontournable du milieu littéraire québécois depuis plus de quatre décennies. Originaire de Baie-du-Fève, elle a rejoint la congrégation des Filles de Saint-Paul à 16 ans, entamant un parcours qui allait la mener à la tête de la Librairie Paulines. Sous sa direction, cette librairie a évolué d’un espace dédié aux ouvrages religieux à une librairie généraliste reconnue dans le quartier Rosemont.

En 2006, consciente que la librairie risquait de disparaître si elle ne diversifiait pas son offre, elle décide de déménager sur la rue Masson et d’élargir sa sélection pour inclure la littérature jeunesse, québécoise, et plus encore. Cette transformation, unique au sein du réseau Paulines mondial, a permis à la librairie de se distinguer et de devenir un lieu culturel dynamique, avec une programmation soutenue de conférences, lancements et activités pour le grand public.

Femme de conviction, Jeanne Lemire a su tisser des liens avec de nombreux auteurs locaux, faisant de Paulines un point de rencontre pour la communauté. Lauréate du prix Fleury-Mesplet en 2011, elle est célébrée pour son engagement à promouvoir la lecture. À 75 ans, elle continue d’assurer la pérennité de cet espace unique, prouvant que les librairies de quartier ont toujours leur place dans le paysage littéraire québécois.

À Strasbourg, en 1962, dans les locaux de la librairie La Mésange où elle travaillait, Élisabeth Marchaudon a eu l’occasion de rencontrer plusieurs grands écrivains, dont Louis Aragon et André Maurois. Est-ce là qu’elle a attrapé la piqûre pour les livres ? Quoi qu’il en soit, après son arrivée au Québec en 1967, elle a travaillé pour plusieurs librairies avant d’atterrir chez Hermès en 1980, où elle racheta le commerce des mains d’Edmond Bray, le complice de Pierre Renaud. C’est là, sur l’avenue Laurier, qu’elle a pu, pendant 22 ans, exercer sa passion et accueillir de nombreux écrivains : Françoise Dolto, Michel Tremblay, Anne Hébert, Margaret Atwood, Gilles Vigneault, et bien d’autres.


« Adoptez une petite librairie avant qu’elle ne meure », a-t-elle un jour déclaré. Malheureusement, ses mots n’ont pas été suffisamment entendus, et la fermeture de sa librairie en 2002 a laissé dans le deuil d’innombrables amoureux de la lecture. Ils se souviennent encore des 22 années durant lesquelles Élisabeth Marchaudon a insufflé vie et passion à sa librairie exemplaire.

Laval Martel est cofondateur de la librairie Les Bouquinistes à Chicoutimi, qu’il a dirigée de 1979 jusqu’à sa reprise par les employés sous forme de coopérative en 2021. Pendant plus de quarante ans, il a œuvré pour la reconnaissance du métier de libraire et a fait de la place essentielle du libraire dans la chaîne du livre son cheval de bataille.


Il a siégé au conseil d’administration de nombreuses organisations du monde du livre : le Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean (1989-1993), l’ALQ (1991-2005) et les LIQ (2011-2021). Il a également participé au Comité Larose sur les pratiques commerciales et les relations interprofessionnelles régissant le commerce du livre (2001-2003), et cofondé en 2001 le groupe Alibi, regroupement de librairies du Québec, du Manitoba et de l’Ontario pour la création d’un logiciel de gestion, qu’il a présidé de 2000 à 2009.


Sa contribution s’étend aussi à la fondation du Conseil des arts de Saguenay, qu’il présida de 2008 à 2010, et du journal Le Libraire en 1998, devenu Les libraires en 2013. Il a également joué un rôle clé dans le développement du programme de formation des libraires au Québec (PAMT).

Reconnu pour sa rigueur, Laval Martel a fait preuve de vision tout au long de sa carrière, anticipant comment les technologies pouvaient soutenir les librairies indépendantes. Il a notamment contribué à la création du site transactionnel leslibraires.ca.

De l’avis général, Pierre Martin incarne le gestionnaire avisé. Doté d’un leadership et d’une vision des affaires hors du commun, il a consacré 27 ans de carrière à promouvoir la reconnaissance du métier de libraire. Pierre Martin est rapidement devenu un modèle pour ses pairs, notamment parce qu’il a toujours accepté de partager ses pratiques. Si de nombreux libraires maîtrisent aujourd’hui la gestion de leur inventaire, c’est en grande partie grâce à lui.


Professeur au Séminaire de librairie, il a notamment enseigné la gestion des stocks et la dynamisation des ventes. Pierre Martin se distingue aussi par sa rigueur et son professionnalisme, des qualités qui font de lui un gestionnaire hors pair. Toujours à la hauteur des défis de la librairie, il a su identifier les enjeux et proposer des solutions.


Il a également participé à des comités clés, comme celui de la Politique de la lecture et du livre en 1997, le comité Formation de l’ALQ en 2003-2004, ainsi qu’à la validation du profil de compétences du gestionnaire de librairie en 2005.

Originaire de Montréal, Victor Martin a effectué ses études primaires et secondaires classiques à Saint-Laurent avant de suivre des cours de bibliographie et de bibliothéconomie à l’École de bibliothécaire de l’Université de Montréal. De 1938 à 1943, il a collaboré à la revue Mes fiches, ainsi qu’aux Éditions Fides qu’il a intégrées de façon permanente à partir de 1944. Il y a gravi les échelons, occupant successivement les postes de chef des ventes (1945), directeur des librairies (1960), deuxième vice-président (1970), vice-président de la mise en marché (1977) et membre du comité exécutif de 1978 à 1983.


Tout au long de sa carrière, il a effectué de nombreux déplacements dans les succursales de Fides à travers le Canada et s’est rendu en Europe en tant que délégué à la Foire du livre pour enfants à Bologne (1976) et à la Foire internationale du livre de Bruxelles (1978). Il a aussi été président de la Société des libraires canadiens en 1962 et en 1964, et entre ces deux mandats, président du Conseil Supérieur du livre. Il a également présidé la Société des Éditeurs canadiens de manuels scolaires en 1965, puis de 1968 à 1970.


En 1978, Victor Martin a été nommé président du 8e Salon du livre de Montréal, puis directeur général du Salon en 1978 et 1979. Cette même année, la Reine lui a remis une médaille pour ses services culturels. Après quarante années chez Fides, il a pris sa retraite, tout en conservant une participation active aux Éditions Le Méridien en tant que vice-président, jusqu’à sa retraite définitive du monde de l’édition en 1990, pour se consacrer à sa famille et à sa passion pour l’histoire.


« Durant ma longue carrière, 45 ans parmi les éditeurs, les libraires et les sociétés professionnelles du livre, je n’ai cessé de rappeler l’importance des librairies culturelles du Québec », a-t-il déclaré après avoir reçu sa nomination comme membre honoraire de l’Association. Victor Martin est décédé le 27 décembre 2010 à Longueuil.

Touché par le « virus de la lecture » dès son plus jeune âge, Paul Michaud a d’abord exercé le métier de libraire, ouvrant la première boutique « populaire » au centre-ville de Québec, alors dominé par deux librairies cléricales, à l’époque de la Loi de l’Index. Devenu la cible du Cardinal, qui interdisait à ses fidèles de fréquenter son établissement, il a dû surmonter de nombreux obstacles, allant jusqu’à voir les vitrines de son commerce fracassées. Accusé par l’Église de « nager à contre-courant », il s’est pourtant efforcé de faire découvrir les joies de la lecture à un public qui, à l’époque, lisait très peu, en proposant des ouvrages variés et moins conventionnels.


C’est dans cette perspective qu’il a initié le tout premier Salon international du livre au Québec, attirant 26 000 visiteurs en 1959. Paul Michaud a également travaillé comme éditeur pour de nombreux écrivains de son temps, dont Anne Hébert, Roger Lemelin, Gratien Gélinas et Marie-Christine Blais. En 1998, il a partagé, avec Pierre Lespérance, le Prix Fleury-Mesplet, récompensant une personne qui, par ses actions et son dynamisme, contribue au rayonnement de l’édition au Québec.


Il a aussi publié Au temps de l’Index : mémoires d’un éditeur, 1949-1961 en 1996, retraçant ses années de lutte contre la censure et son engagement pour la diversité littéraire.

Après des études en sciences politiques, Pierre Morin reprit, en 1980, la librairie fondée par son père, Clément Morin, en 1961. Grâce à la fidélité indéfectible de sa clientèle, il fit progresser l’entreprise, qui déménagea à trois reprises avant de s’établir, en 1999, dans un vaste local sur le boulevard des Forges, à Trois-Rivières. Cet espace grandiose, agrémenté d’un café à la mezzanine, fit de la Librairie Clément Morin la toute première librairie-café francophone en Amérique. Après plus de 50 ans d’existence, l’établissement dut malheureusement fermer ses portes en 2014.


Très impliqué dans le milieu du livre et la vie culturelle de sa région, Pierre Morin accueillait de nombreux écrivains dans sa librairie et organisait divers événements autour de la lecture pour tous les publics. Partenaire du journal Le Libraire depuis sa création, instigateur de l’association des librairies informatisées connue sous le nom d’ALIBI et membre de la Commission du livre et de l’édition spécialisée de la Société de développement des entreprises culturelles, Pierre Morin défendit avec ardeur la présence d’un réseau de librairies indépendantes et professionnelles dans toutes les régions du Québec. Il représenta également les libraires avec conviction et diplomatie au Comité sur les pratiques commerciales dans le domaine du livre, présidé par Gérald Larose.


Incarnant l’excellence et la modernité de la librairie indépendante, Pierre Morin réalisa son rêve de créer « un univers culturel du livre en réinventant la librairie tout en l’ouvrant sur un temps plus actuel ». Il joua pleinement son rôle de libraire, guidant ses clients sur les chemins de la connaissance, de la culture et de l’érudition.


Pierre Morin est décédé le 13 juillet 2003, à l’âge de 48 ans, après avoir mené un long combat contre le cancer.

Originaire des Laurentides, plus précisément de la région de Saint-Jovite, Louise Péclet-Rochon est une autodidacte insatiable, une femme curieuse et érudite, connue pour son franc-parler. Passionnée par les institutions culturelles telles que les bibliothèques et les librairies, elle a toujours défendu leur rôle essentiel et promu l’importance des programmes d’incitation à la lecture.


Elle a d’abord exercé en tant que consultante en bibliothèque dans les Laurentides, conseillant les acheteurs et encourageant la création de collections riches et diversifiées. Par la suite, elle a travaillé à la librairie Les Promenades Saint-Jovite avant de se joindre au conseil d’administration de l’Association des libraires du Québec (ALQ). En 1983, elle devint secrétaire générale de l’ALQ, partageant d’abord son temps entre l’Association et son travail à la Société de développement du livre et du périodique, avant de s’y consacrer pleinement. Elle a notamment contribué à l’élaboration des programmes d’aide aux petites et moyennes librairies et a participé aux premiers pas de la Banque de titres de langue française (BTLF).


Au fil de ses années de service, Louise Péclet-Rochon a également représenté l’ALQ aux foires du livre de Francfort, Paris et Bruxelles. Désormais retraitée, elle continue de s’engager activement en tant que bénévole en bibliothèque et siège sur le conseil d’administration de Nominingue, dans les Hautes-Laurentides, où elle est responsable des dossiers liés à l’urbanisme, à l’environnement et à la culture.

Claire Taillon a incarné le cœur et l’âme de la librairie Pantoute dès qu’elle en a pris la gérance en 1987. Jouant des rôles stratégiques dans la sélection des ouvrages, la gestion du personnel et, depuis 2001, dans la supervision générale des deux succursales, elle a marqué l’histoire de cette institution. Professeure au Séminaire de librairie dans les années 1980, elle a enseigné pendant quatre ans, en collaboration avec Gilles Pellerin, le cours « Initiation au métier de libraire », contribuant ainsi à la formation de nombreux libraires québécois.


Engagée et passionnée, Claire Taillon a également siégé pendant neuf ans au conseil d’administration de l’Association des libraires du Québec (ALQ) et a participé au Comité Lespérance, précurseur du Comité Larose, qui a jeté les bases de la modernisation des pratiques professionnelles dans le secteur. D’une force de travail exceptionnelle, méticuleuse et grande lectrice, elle a incarné le modèle de la libraire accomplie, maîtrisant toutes les facettes de son métier et dirigeant sa librairie avec la précision d’un chef d’orchestre.


Son implication et sa vision ont contribué à faire de la librairie Pantoute l’une des plus renommées du Québec, symbole d’excellence et de professionnalisme.

Henri Tranquille est né à Montréal le 2 novembre 1916. Après ses études primaires à l’Académie Piché de Lachine et son cours classique au Collège Sainte-Marie de Montréal, il réalisa, à 21 ans, le rêve qui allait marquer toute sa vie en ouvrant une librairie. Pendant 38 ans, de 1937 à 1975, celle-ci devint le premier centre culturel du Québec, un lieu vivant et effervescent où se croisaient régulièrement intellectuels, artistes, peintres et autres créateurs. Il y organisait lancements, expositions et rencontres littéraires. Parmi ses amis figuraient notamment Berthelot Brunet, Paul-Émile Borduas, Alfred Pellan et Jean-Paul Mousseau.


Henri Tranquille s’est distingué par un geste audacieux qui, bien que peu lucratif à l’époque, lui conféra une reconnaissance tardive : il accepta d’assurer, à titre exclusif, la distribution du Refus global, un manifeste révolutionnaire rédigé par le groupe des Automatistes en 1948, considéré comme subversif par les autorités de l’époque. Dans cet environnement unique, entouré de livres et de tableaux, il a régné sur le monde littéraire montréalais, soutenant les auteurs établis tout en encourageant les jeunes talents, notamment Yves Beauchemin, à poursuivre et publier leurs œuvres.


Parallèlement à sa carrière de libraire, Henri Tranquille a collaboré à la revue Les Idées, dirigée par Albert Pelletier, ainsi qu’au journal Le Jour de Jean-Charles Harvey. Il fut également critique littéraire à la Revue Populaire et au magazine Sept-Jours. En plus de ses talents d’animateur et de critique, il consacra ses loisirs à l’écriture, publiant 18 ouvrages, dont plusieurs sur les jeux de dames et d’échecs. Son premier livre, Voir clair aux échecs, paru aux Éditions de l’Homme en 1972, s’est vendu à 77 000 exemplaires.


On le décrit comme le guide de milliers d’étudiants, le druide de nombreux passionnés de livres, et un mentor pour plusieurs carrières littéraires québécoises. Libraire exceptionnel et passionné de lecture, Henri Tranquille a été honoré en 1996 par le Prix Fleury-Mesplet, une distinction décernée annuellement au libraire ou à l’éditeur qui a su le mieux mettre en valeur le livre.

 

Entre la découverte d’une bibliothèque jeunesse à Trois-Rivières, qui croise son chemin sur la route de l’école dans les années quarante, et sa présidence de l’Association nationale des éditeurs de livres (ANEL) de 2000 à 2004, le parcours de Denis Vaugeois est indissociable du monde du livre. Son parcours impressionnant témoigne de son engagement : titulaire de licences en lettres et en pédagogie, ainsi que d’un doctorat en histoire, il a cofondé les Éditions du Boréal et a été le premier directeur de l’enseignement de l’histoire au sein du tout nouveau ministère de l’Éducation en 1965.


Nommé ministre des Affaires culturelles sous le gouvernement de René Lévesque, Denis Vaugeois s’est dévoué à la défense du patrimoine et à la modernisation des bibliothèques et des musées. Il a également été l’instigateur de la Loi sur le livre de 1980 (Loi 51), qui demeure un jalon fondamental dans la protection et la valorisation de la chaîne du livre au Québec. En 1988, il a cofondé les Éditions du Septentrion, enrichissant ainsi l’offre éditoriale québécoise.


Bien que cette énumération ne soit pas exhaustive, elle illustre parfaitement ce que Denis Vaugeois a souvent répété : il n’a jamais été libraire. Pourtant, ses actions ont, de multiples façons, soutenu, encouragé et promu les librairies du Québec depuis plus de 50 ans. Ce travail indéfectible a mené l’ALQ à lui décerner le titre de membre honoraire le 16 juin 2013, une reconnaissance pleinement méritée pour sa contribution remarquable au monde du livre.

 

En 1964, Marcel Wilkie a débuté sa carrière dans le domaine du livre en ouvrant la première librairie de Sorel depuis la fondation de la ville. Rapidement, il s’est engagé dans le milieu en rejoignant le conseil d’administration de l’Association des libraires du Québec, où il a œuvré pendant trois ans. En mai 1968, mandaté par le ministère des Affaires culturelles, en collaboration avec les autorités françaises, il est parti pour la France avec quelques collègues libraires afin d’explorer le modèle français pour une éventuelle adoption au Québec. Malheureusement, leur visite s’est soldée par un échec, alors que les institutions qu’ils devaient visiter, dont les Presses universitaires de France et la librairie universitaire de la Sorbonne, étaient fermées à leur arrivée.


En 1969, l’Association canadienne du livre religieux s’est transformée en Association canadienne du livre, s’ouvrant ainsi à tous les libraires. La Librairie Wilkie a rejoint ce nouveau groupe, et Marcel Wilkie est devenu membre du comité d’administration, assumant la présidence pendant deux mandats. Par la suite, il a siégé au Comité consultatif du livre pour le Livre vert du ministre Jean-Paul L’Allier, marquant son implication dans le développement des politiques du livre au Québec.


Marcel Wilkie a également contribué à la formation des libraires de la nouvelle génération en participant, en collaboration avec le ministère des Affaires culturelles du Québec et de France, à des séminaires de gestion dirigés par Michel Ollendorf. Ce programme novateur a visé à offrir un enseignement structuré aux futurs libraires, une initiative pionnière au Québec.

 

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